Témoignage de E. qui a eu une môle complète

  • Anonyme E.
    Anonyme E.

    le 20/05/2021 à 15:13 Citer ce message

    Peux-tu te présenter, et présenter ta famille ?

    Je suis E j’ai 29ans et j’ai rencontré mon conjoint en 2010 au lycée où nous sommes vite devenus inséparables. Notre volonté de fonder notre famille s’est fait sentir au printemps 2019 où je tombe rapidement enceinte.

    L’annonce de ta maladie trophoblastique, comment tu as su?

    En septembre, je vais faire une échographie de datation et là se fût le début de cette terrible épreuve. On me dit qu’il n’y a aucune activité cardiaque. Je m’attends donc à une fausse couche. La semaine suivante je prends rdv avec mon gynéco qui confirme le diagnostic, le lendemain je vais au bloc pour qu’il m’effectue une aspiration. C’est quelques semaines plus tard qu’on a le retour du centre de Lyon qui m’annonce que j’ai fait une grossesse molaire complète et que je vais devoir attendre d’avoir un taux de HCG négatif et ensuite attendre 6 mois avant de pouvoir envisager une nouvelle grossesse. J’ai donc attendu 5 mois et demi avant d’être négative. Chaque lundi de chaque semaine je faisais une prise de sang et le stress du résultat était toujours présent ; ce fut très éprouvant.

    Quel a été ton parcours ensuite ?

    Je suis retombée enceinte 3 mois après la négativité au lieu de 6 mois recommandés.
    Le lendemain de mon anniversaire, j’ai ressenti qu’il se passait quelque chose. J’ai donc décidé de faire un test de grossesse qui s’est avéré positif.
    Mes sentiments étaient mélangés entre le bonheur et la peur que tout recommence, mais j’ai été très bien suivie par mon gynéco le premier trimestre qui n’a pas hésité à me faire plusieurs échos afin que je sois rassurée et puis quand est arrivée l’écho des 3 mois, tout s’est apaisé, tout se passait bien. J’ai passé une grossesse sereine dans ma bulle. Aujourd’hui mon bébé a 2 mois et demi et c’est vraiment magique !

    Qu’est ce qui a été le plus dur ?

    Le plus dur que j’ai pu vivre c’est quand on m’a annoncé que la grossesse s’était arrêtée. J’ai cru que le ciel me tombait dessus. Je suis restée 3 jours dans mon lit au bout du rouleau. Et de voir dans mon entourage, des femmes enceintes a été compliqué à vivre pour moi et aussi pour mon compagnon.

    Que retiens-tu de tout ton parcours ?

    Ce que je retiens dans mon parcours : c’est que ça a renforcé mon couple, ça m’a rendu plus forte et surtout ça me permet de relativiser sur les petits maux du quotidien.

    Qu’est ce qui t’a aidé durant cette période difficile ?

    Ce qui m’a aidé durant cette période, ce sont mes proches et ma famille (dans ces moments-là on voit vraiment sur qui on peut compter). Le groupe facebook des grossesses molaires où j’ai rencontré de vrais soutiens et c’est encore vrai maintenant et mon gynéco qui a toujours été là pour toutes mes questions qui a su me rassurer tout le long de la GMC et ma nouvelle grossesse. Et merci à l’association de m’avoir soutenue en particulier Laure que je remercie du fond du cœur de m’avoir permis d’y croire.

    As-tu quelque chose à dire pour ces femmes, ces couples à qui on vient d’annoncer la maladie ?

    Que ce seront des moments compliqués mais vraiment que tout va s’apaiser et tout va s’arranger c’est promis. Et toutes les filles qui sont passées par là avant moi me le disaient et elles avaient raison.
    Dans le couple ça peut être compliqué, il ne faut pas hésiter à aller consulter car on ne réagit pas tous pareil aux situations et ça peut être mal interprété (ça a été notre cas, nous avons consulté un psy et nous en sommes ressortis plus soudés). Et je dirais d'essayer de ne pas s’isoler et d’en parler à l’entourage pour se décharger un peu.

    Y a-t-il quelque chose, un mot, une phrase, une situation qui t’a affecté ?

    Ce qui m’a affectée négativement , ce sont ces phrases: « Oh tu es tombée enceinte tu y arriveras une seconde fois » et « Une grossesse molaire donc en fait ce n’était pas un vrai bébé »
    Et une phrase qui m'a touchée positivement, l’anesthésiste lors de l’aspiration: « On se revoit l’année prochaine pour que je vous pose votre péridurale »

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